Pourim

Célébrée à la fin de l’hiver, (le 14 ou 15 du mois d’adar) Pourim ou Fête des sorts commémore le salut miraculeux de la communauté juive exilée en Perse, par Mardochée et Esther.

Pourim est une fête joyeuse inspirée par l’atmosphère de jubilation du peuple d’Israël. Celui-ci fête l’exaucement de la prière d’Esther pour son oncle Mardochée et la victoire sur Aman, vizir du roi, qui avait promulgué son extermination.

On lit le rouleau d’Esther, Meguilah en hébreu, on agite des crécelles (pour huer le méchant Aman), on fait des dons charitables, des cadeaux de nourriture et un grand et joyeux festin et les enfants ont l’habitude de se déguiser.

Selon ce récit, Esther, jeune femme d’origine juive, était dans le harem du roi de Perse Assuérus. Celui-ci en fait la reine. L’oncle d’Esther, Mardochée sauve le roi d’un complot.

Peu après, Aman devient grand vizir du roi. Mardochée refuse de s’incliner devant lui alors que le protocole établi par le roi l’y oblige et Aman fait publier au nom du souverain et avec son accord un décret d’extermination de tous les Juifs vivant dans les 127 provinces de l’empire achéménide. La date d’application du décret est fixée par tirage au sort [hébreu : פור pour (d’où vient l’origine du mot « Pourim » ou fête des Sorts)] au 13e jour du douzième mois, c’est-à-dire le mois d’adar.

Soutenue par Mardochée, Esther ose venir trouver le roi sans y être invitée et donc au péril de sa vie. Elle lui dévoile son identité juive et le complot qui vise les siens et le convainc de la duplicité d’Aman. Aman est pendu et Mardochée est nommé grand vizir à sa place.

Spiritualité de Pourim

Pourim se déroule dans l’exil, le salut se manifeste par des voies souterraines. Il a des lectures symboliques ou mystiques, mais il est important de ne pas oublier son sens premier, les persécutions qui se sont abattues tout au long de l’histoire sur le peuple juif réactualisent sans cesse Pourim.

Les personnages représentent les modèles des principales forces qui se sont manifestées tout au long de l’histoire : le Bien et le Mal, les ennemis, les amis et les neutres.

Le drame commence et s’articule autour de l’affrontement de deux personnalités : Aman et Mardochée.

« Et tous les serviteurs du roi à la porte du roi, fléchissaient le genou et se prosternaient devant Aman, car c’était l’ordre du roi. Mais Mardochée ne fléchissait point le genou et ne se prosternait point »

Mardochée représente le Bien, qui par essence est nécessairement Absolu, et symbolise ici l’Absolu du bien, sans compromis. Il est le premier personnage de la Bible appelé « le Juif ». Il s’agit pour Mardochée, du droit à être lui-même, c’est le véritable enjeu de l’affrontement de Pourim. Comment rester moi-même, comment ne pas me soumettre à une volonté extérieure qui prétend changer mon être, comment résister à un pouvoir temporel qui ne se reconnaît pas de limites?

Aman représente le totalitarisme, le pouvoir du Mal c’est le pouvoir sans limites.

Assuérus reste neutre décidé à entériner n’importe quelle solution : il soutient Aman puis le rejette.

Esther, (nom persan), signifie « Etoile » mais aussi « caché ». Elle agit, elle change le cours de l’histoire. Ce n’est pas la première fois qu’une femme joue un rôle salvateur.  Elle incarne le peuple juif. Ce peuple dans la Bible est toujours décrit sous les traits d’une femme (métaphore mystique : le Cantique des Cantiques), dans le langage des prophètes, c’est bien Israël la fiancée,  la bien aimée de Dieu.

Le livre d’Esther est le seul livre de la Bible où le nom de Dieu n’apparait pas.

Retrouvez « Pourim, bas les masques! » sur le site d’Akadem, le campus numérique juif