une lecture du Notre Père. Notes prises au cours de la rencontre du 14 novembre 2019

L’échange s’appuie sur le travail de lecture du livre de Philippe HADDAD : « NOTRE PERE », « une lecture juive de la prière de Jésus ». (1)

-Les notes transcrites en italiques font référence aux passages évoqués de ce livre.

Première demande : « Que ton nom soit sanctifié »

On voudrait bien que tout le monde reconnaisse la sainteté de Dieu (Chapitre « Sanctification et sainteté », p. 122). C’est Dieu qui agit et pas nous. Il n’y a pas de subjonctif en hébreu, c’est un futur qui est utilisé. « La prière à Dieu » d’Etty HILLESUM est dans cette ligne : « Je vais t’aider mon Dieu à ne pas t’éteindre en moi, moi je ne puis rien garantir d’avance » (2).

Dietrich BONHOEFFER prie aussi ainsi : « Pour que tu existes, il faut qu’on te reconnaisse » (3). Dieu seul est Saint. « Dieu est Saint, transcendant, son désir s’exprime dans la charité et la justice sur terre » (p. 126-127).

La demande « Que ton nom soit sanctifié » va avec les deux autres demandes du Notre Père : « Que ta volonté soit faite », « Que ton règne vienne ».

Mais qu’est-ce que le règne de Dieu ?

-« Notre Père qui es aux cieux » aspire à régner, prière juive de Rosh Hashana à Kippour. (« Notre Père, notre roi », p. 130 à 133).

-Procession des Rameaux « Béni soit le règne qui vient, celui de David notre Père » (Marc 11, 10).

-Fête du Christ-Roi, dernier dimanche de l’année liturgique catholique. Comment le vivre ? Comment le comprend-on ? Aujourd’hui le Christ-Roi est compris comme le Serviteur Souffrant. Le pape François, dans son commentaire du Notre Père, parle de l’abaissement du Christ sur la croix comme d’une victoire. C’est là que Dieu règne. Le Christ-Roi est une fête chrétienne, alors que le Notre Père est universel. Pour le judaïsme, la fête du Christ-Roi est difficile à comprendre, la présence de Dieu étant dans notre monde. Dans le christianisme, « En Christ, tous recevront la Vie » (1 Corinthiens 15, 22) ; « Je serai avec vous jusqu’à la fin des temps » (Matthieu 28, 19). « Ensuite viendra la fin quand il remettra la royauté à Dieu le Père » (1 Corinthiens 15, 20-27). « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Luc 23) (Jean 18, 26). Pour le judaïsme, Jésus est un rabbi, pas un prophète. La foi chrétienne dit : « Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures. Il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures. » (1 Corinthiens 15, 3-4).

Mais qu’est-ce que « être ressuscité » ?

Un échange se fait dans le groupe pour partager plusieurs convictions, points de vue et questions :

-Christ a traversé le séjour des morts.

-Mort et résurrection, c’est la même chose pour Jésus, il traverse la mort pour passer dans la vie. Il est descendu aux enfers (Profession de foi – Credo – Symbole des Apôtres) : est-ce qu’on y croit quand on dit le Credo ? Croire en la résurrection, la Bible nous reconnaît comme une personne qui a un destin.

-Tous ceux qui sont morts avant Jésus, il les visite pour leur dire la Résurrection. Le Paradis est un lieu de passage et d’attente pour tous ceux qui ont attendu le Royaume avec amour.

-La fin des temps : « Ensuite viendra la fin quand il remettra la royauté à Dieu le Père (1 Corinthiens 15, 24)

Dieu et la fin des temps : un grand mystère. Est-ce que le Messie va venir ?

 

(1) Philippe HADDAD : « NOTRE PERE Avinou shébashamayim, une lecture juive de la prière de Jésus »

(2) Etty HILLESUM : « Une vie bouleversée – Journal 1941-1943 au Seuil (1985), page 175

(3) Dietrich BONHOEFFER, pasteur protestant de 1906 à 1945