Le SOUFISME est la voie mystique de l’islam. Il se présente lui-même comme le chemin de la profondeur ou de l’élévation.
Le mystique est celui qui désire que Dieu le fasse entrer dans l’océan de son être infini.
1. L’expérience fondatrice : Le voyage nocturne du prophète, en deux étapes :
- De la mosquée de la Mecque à la mosquée El Aqsa à Jérusalem.
- L’ascension aux cieux et la rencontre avec les prophètes qui l’ont précédé pour arriver à la proximité de Dieu
2. La vie mystique
Tout d’abord, observation de la loi et des règles coraniques, puis :
- La méditation sans relâche du CORAN en ne se contentant pas du sens apparent mais en recherchant le sens caché
- L’AMOUR : le soufisme est la religion de l’amour. Le but ultime de la quête mystique est l’union avec « le Bien Aimé »
- La CONNAISSANCE : Dans le Coran, le cœur est le siège de l’intelligence. C’est l’organe de la connaissance. Le mystique ne peut connaître Dieu que si son cœur est « lavé », «purifié ».
Ibn ‘Arabi (1165 – 1240) : L’union
Bien-aimé, tant de fois t’ai-je appelé et tu n’as pas répondu !
Tant de fois me suis-je à toi montré, et tu ne m’a pas vu !
Tant de fois me suis-je fait douces effluves, et tu n’a pas senti ;
nourriture savoureuse et tu n’as pas goûté…
Pour toi je suis préférable à tous les autres biens,
Je suis la Beauté, je suis la Grâce, Bien-aimé, aime-moi,
aime-moi seul, aime-moi d’amour, nul n’est plus intime que moi.
Je suis plus près de toi que toi-même, que ton âme que ton souffle
Bien-aimé, allons vers l’union, allons la main dans la main…
Ibn al-Faridh (1180 – 1235) : L’ivresse
Nous avons bu à la mémoire de l’Aimé un vin
Dont nous nous sommes enivrés avant que la vigne fut créée
La lune en son disque est sa coupe, il est un soleil que fait passer à la ronde
un croissant : mille étoiles scintillent quand on le mélange.
Le temps n’en a laissé que l’ultime fragrance
Mystère de son enfouissement au plus profond des âmes…
Limpide sans être de l’eau, subtil sans être du vent,
Lumière qui n’a que faire du feu, esprit désincarné.
Son histoire précède toute création,
De toute éternité, alors qu’il n’existait ni forme, ni figure…
Je me suis follement épris de lui
au point que nous sommes infondus dans l’union
sans pourtant que ce soit un corps qui se mêle à un autre corps
Je n’étais pas encore que de lui j’étais grisé,
je le reste à jamais, fussé-je dans la tombe…