Hanoucca est une fête juive d’institution rabbinique, commémorant la dédicace de l’autel des offrandes dans le second Temple de Jérusalem, lors de son retour au culte judaïque, en 164 av. J.-C., trois ans après son interdiction par Antiochus IV, roi des Séleucides.
Elle sera célébrée en 2019 du 22 décembre au coucher du soleil au 29 décembre au coucher du soleil.
En souvenir du miracle de l’huile (cf. ci-dessous l’histoire à l’origine de cette fête), les juifs allument la Hannoukia (chandelier à neuf branches) chaque soir pendant huit jours, des bougies devant les portes et aux fenêtres donnant sur la rue, afin de rendre public ce miracle.
Cette Lumière de Hanoucca rappelle la Lumière vers laquelle nous devons tourner nos regards et nos cœurs. Elle invite à être vigilants pour entretenir la lampe, la mèche et l’huile, nécessaires, pour être chacun, là où nous sommes, ce récipient capable d’accueillir la Lumière.
A l’origine de Hanoucca
Antiochus « Épiphane » (né vers 215 av. J.-C.), était surnommé « Épimane », le fou. Mécontent du désordre qui règne en Judée, il décide de frapper un grand coup: il massacre une partie de la population, s’empare du Temple et interdit les célébrations de la Brit Mila (Alliance de la Circoncision) du Roch Hodech (Nouveau Mois), et du Shabbat.
Il interdit toute forme de culte juif et édicte des décrets afin de supprimer les pratiques religieuses :
– on interdit l’enseignement de la Torah,
– la circoncision,
– le respect du Shabbath,
– la sanctification du nouveau mois.
Les juifs qui se révoltèrent furent tués, les femmes qui faisaient circoncire leurs enfants étaient mises à mort, les nourrissons pendus et les circonciseurs passés au fil de l’épée. Les grecs profanèrent le Temple, le roi Antiochus Epiphane ordonna que l’on offre des sacrifices aux dieux païens.
Le Talmud raconte : lorsque les grecs pénétrèrent dans le Temple, ils rendirent impures toutes les huiles qui servaient à alimenter la Ménorah (candélabre à sept branches) et des statues dédiées aux dieux grecs furent érigées dans le Temple.
Les prêtres (cohanim), fidèles à la Torah, décident de riposter avec les armes, c’est le début de la révolte des Asmonéens, dirigée par Juda, le fils du Grand Prêtre. Ils furent appelés « Maccabées » car leur étendard portait les lettres Men, Kaf, Beth et Youd initiales du verset :
Mi Kamokha Bé Elim Adonaï
« Qui est comme Toi parmi les puissants, Éternel ?» Ex 15
Après trois ans de combats, les Maccabées reconquirent Jérusalem, démolirent l’autel profané et en édifièrent un nouveau.
Lorsqu’ils pénétrèrent le 25 Kislev dans le Temple de Jérusalem, ils cherchèrent l’huile, mais ne trouvèrent qu’une seule fiole d’huile marquée du sceau du Cohen Gadol (Grand Prêtre).
Bien qu’impurs, les Asmonéens décident d’allumer la Ménorah (Chandelier à sept branches) avec l’huile consacrée de la fiole. L’huile de la fiole ne peut brûler qu’un jour, et pourtant un miracle se produit : la Ménorah reste allumée 8 jours (soit les 7 jours de purification et le jour de préparation de la nouvelle huile kasher).
En souvenir, les juifs allument la Hannoukia (chandelier à huit branches plus une pour la bougie qui allume les huit autres) chaque soir pendant huit jours, une bougie le 1er jour, 2 le 2ème jour… et placent des bougies devant les portes et aux fenêtres donnant sur la rue, afin de rendre public ce miracle.
La commémoration du miracle de l’huile est une mitsva (un commandement) rabbinique – contrairement à d’autres fêtes relevant d’un commandement biblique (Chavouot, Souccot, Pessah’).
Le jeu des toupies
Les Grecs interdisaient l’étude de la Torah sous peine de mort. Cependant, le peuple juif continua à l’étudier en secret et, à l’approche des patrouilles grecques, les enfants juifs faisaient semblant de jouer à la toupie.
Sur chaque facette de la toupie est inscrite une lettre hébraïque : Noun, Guimel, Hé, Chine.
Ces quatre lettres renvoient à la phrase: Ness Gadol Haya Cham, un grand miracle est arrivé là-bas.
Mets consommés lors de la fête
Il est coutume de manger des aliments frits dans de l’huile comme des beignets, pour commémorer le miracle qui est arrivé avec l’huile du candélabre.